Notes de contexte politique...

Publié le 22 Août 2012

images.jpgJuste avant de partir aux Estivales du PG et du FDG à Grenoble demain et en réaction aux échanges induits par la très calculée intervention de JL Melenchon dans le JDD, quelques reflexions sur la situation politique de la Gauche française.

Les réactions tendues, rapides et nombreuses à cette intervention d'un homme qui n'a fait "que" 11% sont surprenantes par leur proportion. Cela reflète probablement une vraie crainte des talents médiatiques de JLM et de l'insistance des médias à faire mousser les "extrêmes" en période de non élection. Cela reflète surtout la connaissance des difficultés à venir (très proches) pour un PS qui ne pourra surfer très longtemps sur l'apaisement provoqué par l'éviction de Napoléon le petit et qui s'est résolument engagé sur une politique de centre-gauche, en témoignent les positions très radicalisées de Marie-Noel Lienemann et des représentants de l'aile gauche socialiste.

Pour revenir aux déclarations de Daniel Cohn-Bendit, je suis surpris de son décalage (trop longtemps à Strasbourg?) avec la réalité du peuple de gauche. Ainsi d'une part chacun sait depuis longtemps que les socialistes ne sont pas écologistes et ont sous-traité ces questions à leur allié depuis que c'est porteur électoralement. A ce titre, il est évident que le Parti de Gauche est le plus proche philosophiquement et programatiquement d'EELV, car tout simplement le seul qui intègre l'écologie comme point de départ de son programme. Chacun sait que le désamour entre communistes et écologistes est à l'origine d'un tabou sur une alliance souhaitable entre les verts et le Front de Gauche. S'il faudra bien évidemment se pencher sur cette question (dès ce Week-end?), il n'en demeurre pas moins que le PG reste parfaitement compatible avec les écologistes.

De son côté, la direction d'EELV a sans doute émis le constat que l'hyperdémocratie qui a cours chez les Verts depuis longtemps n'aboutissait qu'à des échecs retentissants aux présidentielles par la présentation aux électeurs de "militants" inconnus et nécessitait une technocratisation du mouvement. L'étape EELV misant sur des têtes de la société civile n'a visiblement pas été jugée suffisante. Ainsi, si des divergeances très fortes (mais assez courantes ches les écolo) apparaîssent dès ces journées d'été, le décalage sans doute très fort avec une base très à gauche laisse présager une forte crise au prochain congrès (a moins que le relatif succès politique du moment suffise à faire supporter les couleuvres que les socialistes ont décidé de faire avaler chaque semaine à leurs "partenaires"...). Connaissant la forte culture égalitaire du parti vert je suis sceptique sur le soutien à cette stratégie qui risque d'être perçue comme individuelle...

Reste que la position d'une Eva Joly devient difficilement tenable. Il se peut que l'Europe (si la tendance Cohn-Bendit a un réel poids dans la direction) soit la cristalisation des divergeances et entraîne des choix. L'on voit difficilement comment des Joly, Duflot, Lipietz ou Mamère pourraient s'accomoder d'un vote du Traité Merkozy par leur mouvement.

Alors que des bouleversements sont a prévoir sous peu chez cet allié du pouvoir en place, le Front de Gauche et en premier lieu le Parti de Gauche doivent adopter une position claire dès maintenant en invitant tous ceux qui le souhaitent à travailler ensemble pour cesser cette stérile concurence à la gauche du PS et obliger les socio-libéraux à admettre que la Gauche française ce n'est plus eux.

Rédigé par Sofiène Boumaza

Publié dans #Politique

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